Alors que le monde du septième art salue la mémoire de celle qui fut bien plus qu’une actrice, Brigitte Bardot reste gravée dans la pellicule comme l’incarnation d’une liberté absolue. De la sensualité brute de Saint-Tropez aux fulgurances de la Nouvelle Vague, retour sur les chefs-d’œuvre qui ont forgé le mythe B.B.
L’insolence au service du génie
Elle n’était pas seulement un visage ou une silhouette ; elle était une révolution. En quelques films, Brigitte Bardot a balayé le conservatisme de l’après-guerre pour imposer une modernité organique, parfois scandaleuse, toujours magnétique. Pour (re)découvrir la puissance de son jeu et l’audace de ses choix, voici notre sélection des films indispensables de sa filmographie.
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1. Et Dieu… créa la femme (Roger Vadim, 1956)
Le film qui a tout changé.
- Le synopsis : Dans un Saint-Tropez encore sauvage, Juliette, une jeune orpheline à la sensualité débordante, attire tous les regards et attise les tensions entre trois hommes.
- Pourquoi il faut le revoir : C’est ici que naît le « phénomène Bardot ». Sous la caméra de son mari Roger Vadim, elle n’interprète pas Juliette, elle est Juliette. La scène du mambo endiablé, pieds nus et cheveux au vent, reste l’un des moments les plus électriques de l’histoire du cinéma. Un film qui a littéralement inventé la femme moderne à l’écran.
2. Le Mépris (Jean-Luc Godard, 1963)
L’œuvre au sommet.
- Le synopsis : Paul Javal (Michel Piccoli), scénariste, accepte de retravailler un film sur l’Odyssée pour un producteur américain. Un malentendu anodin lors du tournage à Capri va pousser sa femme, Camille (Bardot), à le mépriser profondément.
- Pourquoi il faut le revoir : Godard filme Bardot comme une déesse antique, nimbée par la musique mélancolique de Georges Delerue. C’est sans doute son plus beau rôle, celui d’une femme dont l’amour s’éteint en silence. Entre les couleurs primaires éclatantes et les dialogues restés cultes (« Et mes fesses, tu les aimes mes fesses ? »), c’est un poème visuel absolu.
3. La Vérité (Henri-Georges Clouzot, 1960)
La performance dramatique pure.
- Le synopsis : Dominique Marceau est jugée pour le meurtre de son amant. Le procès devient celui de sa moralité et de sa vie dissolue.
- Pourquoi il faut le revoir : Souvent réduite à son physique, Bardot prouve ici qu’elle est une immense tragédienne. Dirigée d’une main de fer par Clouzot, elle livre une prestation brute, à fleur de peau, qui lui vaudra les éloges de la critique internationale. Un huis clos judiciaire d’une intensité rare où elle brise enfin l’armure de la « pin-up ».
4. En cas de malheur (Claude Autant-Lara, 1958)
Le choc des titans.
- Le synopsis : Une jeune délinquante demande à un grand avocat (Jean Gabin) de la défendre après un braquage raté. Il tombe sous son charme et devient son amant, au mépris des conventions.
- Pourquoi il faut le revoir : Voir Bardot tenir tête au monstre sacré Jean Gabin est un régal. Le film explore avec une noirceur élégante les rapports de force, le désir et la déchéance sociale. La rencontre entre l’ancienne école (Gabin) et la nouvelle insolence (Bardot) fait des étincelles.
5. Viva Maria ! (Louis Malle, 1965)
L’aventure au féminin.
- Le synopsis : Dans une république d’Amérique latine au début du XXe siècle, deux chanteuses de cabaret nommées Maria se retrouvent malgré elles à la tête d’une révolution.
- Pourquoi il faut le revoir : Pour le duo de choc Bardot-Moreau. Louis Malle offre à BB un rôle joyeux, dynamique et féministe avant l’heure. C’est un film d’aventure pétillant qui montre une autre facette de l’actrice : son humour et son incroyable charisme comique.
Si Brigitte Bardot a choisi de quitter les plateaux en 1973, son empreinte sur le cinéma mondial demeure indélébile. Elle a été la muse des plus grands, de Godard à Malle, tout en restant farouchement indépendante. Ces cinq films ne sont pas seulement des classiques, ce sont les chapitres d’une mythologie moderne que nous ne finirons jamais d’explorer.
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